AIKIBUDO : l'art martial qui contre la violence
L'Aïkibudo, art martial à la fois traditionnel et moderne, est l’œuvre de Maître Alain FLOQUET, 9ème DAN Federation Internationale d’Aikibudo.
Le principe de base de l’Aikibudo est d’utiliser la force de l’adversaire pour la retourner contre lui. De la sorte, l’objectif de l’Aikibudo est de faire oublier à l’attaquant toute volonté de nuire. On retrouve ce principe dans de nombreux sports de combat, le plus connu étant l’Aikido de Maître UESHIBA. Mais l’Aikibudo n’est pas de l’Aikido.
Le programme technique de l’Aikibudo est vaste, il faut de la patience et de la passion pour tout assimiler et encore plus pour tout maîtriser. Il ne s’agit pas d’apprendre par cœur des techniques mais d’en maîtriser la forme dans toutes circonstances et contre n’importe qui, sans utiliser la force qui est éphémère.
Canalisation de l’attaque, contraintes articulaires pour maîtriser un adversaire, projection pour éloigner la menace, sutemi (sacrifice de sa verticalité) en cas extrême pour annihiler son opposant… tous les principes de l’Aikibudo ont été mis au point par Alain FLOQUET, ancien gardien de la paix, dans un but précis : se défendre et protéger l’autre de la manière la plus efficace possible en protégeant également l’intégrité de l’adversaire, dans la mesure du possible.
Parce que l’art du sabre est ancré dans la tradition des arts martiaux japonais, Maître FLOQUET étudia passionnément le Katori Shinto Ryu sous le regard pointu de Maître SUGINO Yoshio. Maître FLOQUET est un des experts les plus anciens de cet art dont il développa la pratique très tôt en France et en Europe avec l’aval des Maîtres MOCHIZUKI et SUGINO. Cette pratique forme le corps : l’utilisation des armes traditionnelles japonaises, et tout particulièrement de sabre, impose des postures dont le pratiquant voit instinctivement les effets sur la pratique à mains nues. Les notions de distances (MA-AÏ), de vigilance (Zanshin), de détermination (Kime) sont primordiales dans la pratique. La notion de centre des énergies (Seika Tanden) se clarifie alors pour le pratiquant d’Aikibudo.
Maître MOCHIZUKI a écrit :
« En temps de paix, l’essence des arts martiaux est l’enseignement. […] La technique martiale vise uniquement à tuer, alors que le but des arts martiaux est de former sa personnalité, de forger l’esprit et le corps pour mieux surmonter les difficultés de la vie. »
Maître FLOQUET insiste
« l’Aikibudo est un art de paix ».
Les origines
L’histoire de l’Aïkibudo est intimement liée à la vie de Maître Alain FLOQUET, mais nous commencerons par parler de ses sources martiales et humaines, tels les Maîtres Minoru MOCHIZUKI et Yoshio SUGINO.
Les origines
Maître Minoru MOCHIZUKI et Maître Yoshio SUGINO étaient les élèves de Maître Jigoro KANO, fondateur du Judo. Ce dernier, chercheur dans l’âme et voulant sauvegarder la culture martiale japonaise, créa eu sein du Kodokan, en 1928, le Kobudo KenKyuKaï (section d’étude des arts martiaux anciens) et envoya ses élèves dans différents dojo de l’époque afin d’apprendre entre autres le Daïtoryu Aïkijujutsu Ueshiba Ryu et le Katori Shinto Ryu.
Si Maître Yoshio SUGINO se consacra plus particulièrement au Katori Shinto Ryu, école d’armes classée patrimoine historique japonais, Maître Minoru MOCHIZUKI deviendra un des élèves les plus proche de Maître UESHIBA, qui fondera plus tard l’Aïkido bien connu aujourd’hui. Outre le Judo et le Daïtoryu Aïkijujutsu Ueshiba Ryu, il pratiquera le Karaté, le Gyokushinryu, le Kendo, l’escrime, le Jodo Muso Shinto (mais pas l’Aïkido).
Maître Alain FLOQUET
Après 3 ans d’enseignement reçu directement au Dojo du Yoseikan, Jim ALCHEIK revient en France en 1958 où il rejoint Hiroo MOCHIZUKI, fils de Maître Minoru MOCHIZUKI. Jim ALCHEIK a la mission de représenter le Yoseikan et l’Aïkido-jujutsu du Maître MOCHIZUKI en France et en Europe.
Après sa mort prématurée en 1962, Alain FLOQUET, alors plus jeune 2ème Dan de France d’Aïkido Yoseikan et élève d’ALCHEIK, reprend l’enseignement de l’Aikido-Yoseikan au club Parmentier. Quelques mois plus tard il crée les sections Aiki et karaté, toujours actives, de l’ASPP. Cette même année, alerté par Alain FLOQUET, Maître MOCHIZUKI confie à son fils Hiroo la mission de se rendre en France pour soutenir la FFATK créée par ALCHEIK. Alain FLOQUET devient son assistant.
A partir de 1970, Maître FLOQUET visitera le Japon une à deux fois par an pour pratiquer le Kendo, l’Aïkido-jujutsu du Yoseikan, le Katori Shinto ryu avec Maître Minoru MOCHIZUKI et plus tard le Daito ryu Aiki-jujutsu avec le Maître Takeda Tokimuné.
Toutes ces années, Alain FLOQUET fait évoluer sa pratique, son art et l’enrichit de son propre vécu de policier et de membre de la Brigade Anti-Commando.
En 1982, Maître MOCHIZUKI recommande chaleureusement Maître FLOQUET au Maître Yoshio SUGINO : c’est le premier stage de Katori Shinto Ryu organisé en France, dirigé par Maître Yoshio SUGINO accompagné de Madame Yoshi TORIKAI. Cette rencontre complètera son sens du geste juste, avec le sabre de l’école Katori Shinto Ryu et bien entendu le Bo-Jutsu, Naginata-Jutsu, Yari-Jutsu…
Sensible aux qualités morales, techniques et séduit par la démarche de Maître FLOQUET, Maître SUGINO le nommera Shibucho pour la France et le considéra comme son représentant officielle tous lieux où il enseignera.
Ce n’est que le 19 mai 1983 que Maître FLOQUET nommera officiellement et publiquement son art AÏKIBUDO, avec l’aval de son Maître Minoru MOCHIZUKI. Littéralement « voie de l’harmonie par la pratique martiale », on y trouve le kanji « BU » signifiant ici « qui arrête la lance ». Ou l’équilibre parfait entre la pratique guerrière, ensemble de techniques dangereuses si non maîtrisée, et l’art qui préserve l’intégrité physique de la personne, qui enseigne le respect, la droiture et qui envoie un message de paix.
Aujourd’hui, les Senseï de Maître FLOQUET ont disparus, mais leurs fils continuent dans la voie du budo. C’est ainsi que Maître Yukihiro SUGINO a remis le grade de 8ème Dan de Katori Shinto Ryu à Maître FLOQUET le 1er juin 2014 et que, le 8 novembre 2014, le Maître Hiroo MOCHIZUKI, succédant à son père, lui remit au nom de la Federation Internationale d’Aikibudo (FIAB) le grade de 9ème Dan d’Aïkibudo.